Alexandra Catiere (née en 1978 à Minsk, Biélorussie)

Land Without Shadows, 2013

Cinq tirages argentiques, éds. 2/12 et 3/12, 11 x 16 cm chaque

© Alexandra Catiere

Biélorusse formée auprès d’Irving Penn et installée à Paris depuis 2008, Alexandra Catiere conçoit la photographie comme ce mode d’expression idéal pour rendre compte de notre humanité. Qu’elle suive, dans des séries réalisées entre 2009 et 2011, le quotidien de Tanya la biélorusse, Faro l’égyptien de Rome, Pauline la parisienne ou des habitants de Châlon-sur-Saône, elle propose une vision empathique et atemporelle du réel. Servie par la qualité indéniable des tirages qu’elle développe elle-même, sa pratique fait la part belle aux sensations. Elle déclare : « Je ne fais pas de reportage mais m’intéresse plutôt à ce qui est caché derrière ; je cherche ce que qui est commun à chacun d’entre nous. Ce qui m’inspire dans la photographie, c’est comment la realité s’enregistre sur la pellicule. Quand une situation, un lieu, une personne me retient, j’enregistre les images dans ma tête. Je reviens plus tard avec un appareil. »

Réalisée à Coney Island, la série « Land Without Shadows » démontre son savoir-faire technique. Grâce à l’intensité du noir et blanc, elle fixe des moments chargés d’éternité, saisis sur cette plage de New York où nulle ombre ne vient jamais recouvrir les vacanciers d’un jour. Assis de dos, regardant la mer, les personnages reflètent la diversité du monde et la palette des relations humaines : la famille, le couple, l’amitié. Renforcée par le format réduit des tirages, identique à celui des cartes postales, Alexandra Catiere offre une intimité respectueuse. Face à la mer, nous sommes face à la vie, nous projetant dans d’autres vies que les nôtres.                               Clement Dirie