Francois Cheval, Musée Nicephore Niepce, 2012

On continue de vivre encore. Et toujours avec une présomption d’innocence, plus intensément que jamais. Pourtant tous semblent, résignés, accepter la situation. Les personnages savent ce qui se joue du début à la fin. Mais cette photographie n’a rien de sceptique, elle est poétique et lucide.
Elle laisse faire la nature car on ne peut rien contre le temps, la brume et la mélancolie. La vie est un lot avec ses figures qui ne cesse de disparaître quand les paysages continuent d’embellir.
Un sentiment ambivalent, étrange, nous saisit face à ce monde unique et indéterminé. Alexandra Catière nous emporte tous sur le même chemin.

La conception assez sommaire que l’on se fait du bonheur photographié, trouve une sorte d’idéal dans le paysage romantique. Ici l’horizon est bas et clos. A voir la façon dont la photographe rapporte les faits, ces petits riens ouvrent de nouveaux horizons, des matins magnifiques. On se sent bien dans cette compagnie. Un épais brouillard recouvre tout mais nous voyons bien ce qui s’en détache. Plutôt nous nous contentons de suppositions. C’est là, paradoxalement, que naît la beauté de ce travail à la provenance rassurante et inquiétante à la fois. La sensation que dans ce « bain » photographique nous partageons le sort des autres.